Dimanche le 26 octobre
avait lieu ma dernière course de la saison 2014, les championnats du monde
de X-terra à Maui. Rendu là, tout est
impressionnant. Le feeling de croiser les meilleurs athlètes au monde est
toujours bon, mais d’être sur la même ligne de départ qu’eux, ça ne se décrit
pas. J’avais comme objectif le top 15. Je savais que cela pouvait être possible
si les trois sports fonctionnaient bien ensemble.
Pour être honnête,
depuis X-terra Québec, je n’avais jamais aussi bien fait le ‘’métier’’. J’étais
sur la tâche, je ne manquais aucun de mes entraînements, je mangeais et dormais
bien. Bref, je voulais qu’en repartant de ce paradis sur
terre qu’est Maui, le monde du X-terra connaisse mon nom.
La semaine précédant la
course, j’ai fait la découverte de bons partenaires d’entraînement. Ces derniers sont David Grenier et Stéphane
Desfossés. Merci les gars ! Je suis
arrivé à Hawaii le dimanche 19 octobre. Pour
être concept, nous avions un Nissan X-terra comme voiture. Les cinq premiers kilomètres ainsi que les
huit derniers étaient possibles à rouler dès le début de la semaine. Par
contre, le parcours complet, une boucle de 30 kilomètres avec 1800 mètres
de dénivelé, était praticable seulement à partir du mercredi.
Voilà donc le résumé de
ma semaine :
Lundi :
Une reconnaissance légère des cinq premiers et des huit derniers kilomètres avec
David. La chaleur est incroyable et un dénivelé assez impressionnant. Ces deux
portions sont en entier du ‘’singletrack’’. Ensuite, une natation dans l’océan avec des
vagues immenses, les restants de l’ouragan ANA. Finalement, je complète la
journée à la plage à me reposer et faire du snorkling.
Mardi :
Intervalles dans le parcours. 2 fois les 5 km et 8 km avec 3 fois 2 minutes
de race pace. Les feelings sont bons, les jambes répondent bien. Après, je pars
courir le 10 km avec Dom. Les 5 premiers kilomètres sont les mêmes que le
vélo, pratiquement que de la montée. Ensuite,
entre 3 et 4 km de descente en single track et pour terminer un dernier
kilomètre sur la plage. Je réalise que la course arrive pour vrai lorsque je passe
ramasser le sac d’avant course (plaques, dossard et le gilet de l’événement).
Tranquille pour le reste de la journée.
Mercredi :
Reconnaissance du parcours au complet. Le parcours, jusque-là inconnu, est encore très côteux, mais avec de belles et
longues descentes. David, Stéphane et moi-même avons fait une ride paradisiaque
! J’ai pris le reste de la journée pour faire du snorkling et écouter des films
d’horreur.
Jeudi : petit jogging en
solitaire, 25 minutes avec quelques intensités (30-30) et éducatifs. Natation
sur le parcours, les vagues sont encore assez impressionnantes.
Vendredi : L’avant-veille de la
course, toujours repos complet.
Accompagné de Dom, nous en profitons donc pour aller visiter l’île en voiture.
On termine la journée en allant chercher
mes deux groupies à l’aéroport. Il
s’agit de ma mère et son amie.
Samedi : La veille de la course,
c’est toujours une activation dans les trois sports. Je ne pratique rien de trop long, simplement
un test de matériel et des feelings. Donc, 25 minutes de bike avec quelques accélérations
en côtes, 20 minutes de jogging avec éducatifs et accélérations et de la
natation environ 800 mètres. Après, j’ai
encouragé Dominique qui faisait le trail running. Belle performance pour elle,
une grosse progression dans les derniers mois ! Le reste de la journée est quand même bien chargée,
nettoyage du vélo, préparation du stock pour le lendemain et la race meeting. Finalement,
je soupe et me couche très tôt.
Race
day :
Levée dès 5 h 30,
n’étant pas encore adapté au décalage horaire, on se lève facilement à 6 heures
sans réveille-matin, donc très facile de commencer la journée. Je déjeune avec
mon classique; toasts au Nutella & banane accompagnés de jus d’orange. Je
n’ai jamais faim les matins de course, mal de cœur dû au stress. On part vers
le site de la course au environ de 7 h 30. Le départ étant prévu à 9 heures. Mon
activation d’avant course est toujours la même.
Premièrement, je ne fais jamais les trois sports. Je nage avant le départ
et cours un 20 minutes avec accélérations et éducatifs. Je
crois que le choix d’échauffement d’avant course devrait être le même pour tout
le monde. Il faut pratiquer le sport qui nous demande le moins d’énergie et
une natation. Pour moi, la course est beaucoup plus naturelle, c’est pour cela
que je délaisse le bike.
Stratégie :
Natation cachée dans de bons pieds, vélo très fort et survivre à la course.
9 heures, le départ est
lancé ! Les vagues sont au rendez-vous,
je me positionne bien au début, dans les premiers. Le parcours de natation est
en forme de M donc 800 mètres de natation suivis de 100 mètres de course puis
encore 700 mètres de natation. Après 800 mètres, je suis avec les premiers en
très bonne position, mais oufffff la sortie de l’eau fait mal. Le deuxième 700 mètres
se déroule aussi bien, mais rendu à la bouée pour le dernier stretch vers la
plage, je me rends compte que les bons pieds que j’avais ont laissé un trou et
que le premier peloton est parti. Je sors finalement 14 ième de l’eau (6 ième
en 2012). Je fais une bonne transition, j’embarque sur le vélo et ma stratégie
est de m’accrocher à tout ce qui passe. Étrangement, je dépasse deux gars dès les
premiers kilomètres. Et peu me passe. Je m’accroche à Josiah Middaugh quelques
minutes puis, à Michi Weiss pour quelques kilomètres jusqu’au plus haut point
du parcours, soit après 10 kilomètres. Après, on entame la descente (ça m’aurait
pris une double suspension, ça brasse). Je passe le deuxième ravito et je suis
motivé, peu de monde m’ont dépassé et la hop, on remonte jusqu’au dernier 8
kilomètres de singletrack qui est vallonné. Je m’accroche à un pack de quatre
cyclistes que je vais tenir presque jusqu’à la sortie du vélo. N’étant pas
encore un vrai gars de vélo de montagne, les derniers kilomètres sont très
difficiles. La fatigue me fait moins bien piloter mon vélo, je perds donc du
temps et de l’énergie pour limiter les dégâts, au lieu d’être constant et
fluide. J’arrive dans la transition en 24 ième place (48 en 2012). J’y crois à
mon top 15 à cet instant. Le premier kilomètre se déroule bien, je dépasse
deux gars, mais après mon calvaire commence. Je surchauffe littéralement, je
crampe des mollets et je dois marcher (je n’ai pas marché souvent dans une
course…) Au ravito, j’arrête pour m’arroser et boire ce qui me redonne du gaz
pour quelques mètres avant de marcher à nouveau. Je me fais encore dépasser par
plusieurs gars lors de la montée. En arrivant au sommet, tout ce que je veux c’est
de terminer la course, je suis
réellement en mode survie! Je me laisse donc descendre jusqu’à la plage pour
courir tout le long et finir en 27 ième place au niveau professionnel.
Voilà donc le résumé de
ma course. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu autant de difficultés à la course
pourtant j’étais bien hydraté et j’avais bien mangé. Je sais par contre que je
ne suis pas satisfait. Pour ceux et celles qui me connaissent bien, c’est
probablement la première saison que je ne dis pas que j’arrête tout cela. Au contraire,
cette course m’a laissé sur ma faim. Avoir été capable de courir aussi vite qu’en
2012 (je sais que je suis un bien meilleur athlète) j’aurais terminé aux
alentours d’une 12 ième place. J’ai 23 ans, il me reste encore du temps pour
montrer au monde du triathlon hors-pistes ce que je vaux réellement!
Off-season maintenant
pour trois semaines. La première, je
l’ai passée à Hawaii. Bref, un paradis sur terre. Les suivantes, je vais me
concentrer dans mes études universitaires.
J’en profite pour
remercier mes commanditaires qui m’ont supporté tout au long de cette incroyable saison. Merci donc à Nativo
concept pour ses vêtements magnifiques et confortables, Advanced fuel pour ses
ravitaillements, Martin Monier ainsi qu’à Martin Simard chez Specialized. Merci
également à bicycles Record, qui me permettre de vendre ma passion à nos clients,
mais également de la vivre en partant lorsque je dois compétitionner.
Finalement, merci à mon père, ma mère ainsi qu’à ma compagne qui sans eux, je
ne pourrais vivre ces expériences hors du commun !