mardi 4 novembre 2014

Xterra world championship



Dimanche le 26 octobre avait lieu ma dernière course de la saison 2014, les championnats du monde de X-terra à Maui.  Rendu là, tout est impressionnant. Le feeling de croiser les meilleurs athlètes au monde est toujours bon, mais d’être sur la même ligne de départ qu’eux, ça ne se décrit pas. J’avais comme objectif le top 15. Je savais que cela pouvait être possible si les trois sports fonctionnaient bien ensemble.
Pour être honnête, depuis X-terra Québec, je n’avais jamais aussi bien fait le ‘’métier’’. J’étais sur la tâche, je ne manquais aucun de mes entraînements, je mangeais et dormais bien.  Bref,  je voulais qu’en repartant de ce paradis sur terre qu’est Maui, le monde du X-terra connaisse mon nom.
La semaine précédant la course, j’ai fait la découverte de bons partenaires d’entraînement.  Ces derniers sont David Grenier et Stéphane Desfossés.  Merci les gars ! Je suis arrivé à Hawaii le dimanche 19 octobre.  Pour être concept, nous avions un Nissan X-terra comme voiture.  Les cinq premiers kilomètres ainsi que les huit derniers étaient possibles à rouler dès le début de la semaine. Par contre, le parcours complet, une boucle de 30 kilomètres avec 1800 mètres de dénivelé, était praticable seulement à partir du mercredi.
Voilà donc le résumé de ma semaine :
Lundi : Une reconnaissance légère des cinq premiers et des huit derniers kilomètres avec David. La chaleur est incroyable et un dénivelé assez impressionnant. Ces deux portions sont en entier du ‘’singletrack’’.   Ensuite, une natation dans l’océan avec des vagues immenses, les restants de l’ouragan ANA. Finalement, je complète la journée à la plage à me reposer et faire du snorkling.
Mardi : Intervalles dans le parcours. 2 fois les 5 km et 8 km avec 3 fois 2 minutes de race pace. Les feelings sont bons, les jambes répondent bien. Après, je pars courir le 10 km avec Dom. Les 5 premiers kilomètres sont les mêmes que le vélo, pratiquement que de la montée.  Ensuite, entre 3 et 4 km de descente en single track et pour terminer un dernier kilomètre sur la plage. Je réalise que la course arrive pour vrai lorsque je passe ramasser le sac d’avant course (plaques, dossard et le gilet de l’événement). Tranquille pour le reste de la journée.
Mercredi : Reconnaissance du parcours au complet. Le parcours, jusque-là inconnu,  est encore très côteux, mais avec de belles et longues descentes. David, Stéphane et moi-même avons fait une ride paradisiaque ! J’ai pris le reste de la journée pour faire du snorkling et écouter des films d’horreur.


Jeudi : petit jogging en solitaire, 25 minutes avec quelques intensités (30-30) et éducatifs. Natation sur le parcours, les vagues sont encore assez impressionnantes.


Vendredi : L’avant-veille de la course, toujours repos complet.  Accompagné de Dom, nous en profitons donc pour aller visiter l’île en voiture.  On termine la journée en allant chercher mes deux groupies à l’aéroport.  Il s’agit de ma mère et son amie.


Samedi : La veille de la course, c’est toujours une activation dans les trois sports.   Je ne pratique rien de trop long, simplement un test de matériel et des feelings. Donc,  25 minutes de bike avec quelques accélérations en côtes, 20 minutes de jogging avec éducatifs et accélérations et de la natation environ 800 mètres. Après,  j’ai encouragé Dominique qui faisait le trail running. Belle performance pour elle, une grosse progression dans les derniers mois !  Le reste de la journée est quand même bien chargée, nettoyage du vélo, préparation du stock pour le lendemain et la race meeting. Finalement, je soupe et me couche très tôt.
Race day :
Levée dès 5 h 30, n’étant pas encore adapté au décalage horaire, on se lève facilement à 6 heures sans réveille-matin, donc très facile de commencer la journée. Je déjeune avec mon classique; toasts au Nutella & banane accompagnés de jus d’orange. Je n’ai jamais faim les matins de course, mal de cœur dû au stress. On part vers le site de la course au environ de 7 h 30.  Le départ étant prévu à 9 heures. Mon activation d’avant course est toujours la même.  Premièrement, je ne fais jamais les trois sports. Je nage avant le départ et cours un 20 minutes avec accélérations et éducatifs. Je crois que le choix d’échauffement d’avant course devrait être le même pour tout le monde. Il faut pratiquer le sport qui nous demande le moins d’énergie et une natation. Pour moi, la course est beaucoup plus naturelle, c’est pour cela que je délaisse le bike.
Stratégie : Natation cachée dans de bons pieds, vélo très fort et survivre à la course.


9 heures, le départ est lancé !  Les vagues sont au rendez-vous, je me positionne bien au début, dans les premiers. Le parcours de natation est en forme de M donc 800 mètres de natation suivis de 100 mètres de course puis encore 700 mètres de natation. Après 800 mètres, je suis avec les premiers en très bonne position, mais oufffff la sortie de l’eau fait mal. Le deuxième 700 mètres se déroule aussi bien, mais rendu à la bouée pour le dernier stretch vers la plage, je me rends compte que les bons pieds que j’avais ont laissé un trou et que le premier peloton est parti. Je sors finalement 14 ième de l’eau (6 ième en 2012). Je fais une bonne transition, j’embarque sur le vélo et ma stratégie est de m’accrocher à tout ce  qui passe.  Étrangement, je dépasse deux gars dès les premiers kilomètres. Et peu me passe. Je m’accroche à Josiah Middaugh quelques minutes puis, à Michi Weiss pour quelques kilomètres jusqu’au plus haut point du parcours, soit après 10 kilomètres. Après, on entame la descente (ça m’aurait pris une double suspension, ça brasse). Je passe le deuxième ravito et je suis motivé, peu de monde m’ont dépassé et la hop, on remonte jusqu’au dernier 8 kilomètres de singletrack qui est vallonné. Je m’accroche à un pack de quatre cyclistes que je vais tenir presque jusqu’à la sortie du vélo. N’étant pas encore un vrai gars de vélo de montagne, les derniers kilomètres sont très difficiles. La fatigue me fait moins bien piloter mon vélo, je perds donc du temps et de l’énergie pour limiter les dégâts, au lieu d’être constant et fluide. J’arrive dans la transition en 24 ième place (48 en 2012). J’y crois à mon top 15 à cet instant. Le premier kilomètre se déroule bien, je dépasse deux gars, mais après mon calvaire commence. Je surchauffe littéralement, je crampe des mollets et je dois marcher (je n’ai pas marché souvent dans une course…) Au ravito, j’arrête pour m’arroser et boire ce qui me redonne du gaz pour quelques mètres avant de marcher à nouveau. Je me fais encore dépasser par plusieurs gars lors de la montée. En arrivant au sommet, tout ce que je veux c’est de  terminer la course, je suis réellement en mode survie! Je me laisse donc descendre jusqu’à la plage pour courir tout le long et finir en 27 ième place au niveau professionnel.


Voilà donc le résumé de ma course. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu autant de difficultés à la course pourtant j’étais bien hydraté et j’avais bien mangé. Je sais par contre que je ne suis pas satisfait. Pour ceux et celles qui me connaissent bien, c’est probablement la première saison que je ne dis pas que j’arrête tout cela. Au contraire, cette course m’a laissé sur ma faim. Avoir été capable de courir aussi vite qu’en 2012 (je sais que je suis un bien meilleur athlète) j’aurais terminé aux alentours d’une 12 ième place. J’ai 23 ans, il me reste encore du temps pour montrer au monde du triathlon hors-pistes ce que je vaux réellement!
Off-season maintenant pour trois semaines. La première,  je l’ai passée à Hawaii. Bref, un paradis sur terre. Les suivantes, je vais me concentrer dans mes études universitaires.
J’en profite pour remercier mes commanditaires qui m’ont supporté tout au long de cette  incroyable saison. Merci donc à Nativo concept pour ses vêtements magnifiques et confortables, Advanced fuel pour ses ravitaillements, Martin Monier ainsi qu’à Martin Simard chez Specialized. Merci également à bicycles Record, qui me permettre de vendre ma passion à nos clients, mais également de la vivre en partant lorsque je dois compétitionner. Finalement, merci à mon père, ma mère ainsi qu’à ma compagne qui sans eux, je ne pourrais vivre ces expériences hors du commun !

Merci!